La Damnation de Faust, Berlioz
L’intention dramaturgique de Silvia Costa et la scénographie
La metteuse en scène Silvia Costa - qui signe également la scénographie et les costumes - propose une lecture poétique et visuelle de l’œuvre de Berlioz en assumant son caractère fragmentaire et en plaçant la musique au cœur de la scène. Les tableaux successifs qu’elle a imaginés privilégient l’imaginaire et la rêverie à la narration traditionnelle.
On découvre Faust au lever du rideau dans une chambre d’adolescent : murs de contreplaqué, mobilier modeste, jouets et peluches jonchant le sol, transistor et diaporama d’images d’enfance. Il vit ici dans un univers qu’il s’est lui-même inventé, entouré de ces objets qui le rattachent à une enfance perdue. L'arrivée de Méphisto va faire éclater cette bulle.
Loin de son cliché romantique, Marguerite est ici sombre, ambigüe, dangereuse et complice de Méphisto. Silvia Costa donne également au chœur d’enfants une présence importante avec des images décalées où il singe le monde des adultes et renvoie à Faust un miroir critique de sa quête effrénée du plaisir. Dans la deuxième partie du spectacle, le plateau accueille l’orchestre sur scène et se transforme en tribunal. Le chef d’orchestre, les musiciens et les chœurs sont alors habillés en homme de loi. Les lumières de Marco Giusti sont à l’unisson dans une volonté de dépouillement : teintes neutres ou noires, sauf lorsque Méphisto intervient et que le rouge inonde la scène.
Documentation disponible
- Programme de salle : voir le pdf
- Vidéos : interviews
(c) photos : Vincent Pontet