PORTRAIT CHINOIS de quatre grandes voix
À l’occasion de Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc (à l’affiche du TCE du 10 au 21 décembre 2013), nous avons remis à Patricia Petibon, Véronique Gens, Sophie Koch et Sandrine Piau un petit portrait chinois qu’elles ont rempli entre deux répétitions. En quelques mots, elles vous livrent quelques uns de leurs secrets : le livre qu’elles ne quittent pas, la ville dans laquelle elles se sentent bien, l’addiction à laquelle elles se laissent parfois aller ou encore le type de pâtes qu’elles préfèrent !
Si j’étais un mot, je serais…
Sophie Koch : « Tintinnabuler » parce qu’il m’évoque un son clair et léger. Véronique Gens : un nom propre parce que c’est plus écologique. Patricia Petibon : « Univers » parce que c’est l’infiniment petit et l’infiniment grand. Sandrine Piau : « Rêve » parce qu’il échappe à la mondialisation.
Si j’étais un son, je serais…
S. K. : le son des oiseaux parce que c’est l’origine des sons. V. G. : le cri d’un bébé parce que c’est déjà fini. P. P. : le bruit de la mer parce les parfums, les couleurs, l’immensité… entendre, c’est voir ! S. P. : un chant parce que la parole vous protège mais le chant vous révèle, ou plus exactement le timbre ou le grain d’une voix.
Si j’étais un livre, je serais…
S. K. : La Chartreuse de Parme de Stendhal. V. G. : La Bible, parce que je n’ai jamais eu le courage de la lire en entier. P. P. : Le Temps retrouvé de Proust qui me bouleverse (également Albertine disparue de Proust ou la dernière page des Enfants de Saturne d’Olivier Py). S. P. : « Et mon cœur transparent » de Véronique Ovaldé parce que ses mots sont « musique ».
Si j’étais une ville, je serais…
S. K. : Saint-Jean Cap Ferrat, pour la légèreté et la clarté de l’air. V. G. : Paris, of course ! P. P. : Barcelone pour la mer, les oiseaux dans les arbres (des petits perroquets), l’art catalan, l’art de vivre… S. P. : Marseille parce qu’elle est baignée de la lumière du couchant sur la mer, métissée, exaspérante, vivante.
Si j’étais un dessert, je serais…
S. K. : une île flottante, pour l’idée de l’île qui flotte ! V. G. : une religieuse, parce que c’est d’actualité ! P. P. : la meringue chantilly parce que j’adore la chantilly et sa blancheur ! S. P. : une crème brûlée parce que c’est crémeux dessous, croquant dessus et surtout parce que c’est bon et gras (ou le contraire).
Si j’étais une épice, je serais…
S. K. : le gingembre, parce qu’il me dope et me réchauffe. V. G. : du poivre, parce que ça fait éternuer. P. P. : la cannelle parce que cela s’utilise avec le sucré et le salé. S. P. : la coriandre parce que… je ne sais pas ! Les goûts, ça ne se discute pas !
Si j’étais un sport, je serais…
S. K. : le tir à l’arc, parce que c’est philosophique. V. G. : je ne serai jamais un sport ! P. P. : le surf, parce que c’est risqué. S. P. : chanteuse d’opéra parce que finir une production en un seul morceau, sur certains plateaux, relève parfois du sport extrême…
Si j’étais un air, je serais…
S. K. : La Vie en rose, parce que ça parle d’amour. V. G. : un air de cour… que des bons souvenirs musicaux. P. P. : Over the rainbow, parce que c’est simple et émouvant. S. P. : un air triste parce que je suis sinistre par nature.
Si j’étais une rue de Paris, je serais…
S. K. : la rue de la Seine… ah le 6ème… [arrondissement] ! V. G. : l’avenue Montaigne, parce que c’est d’actualité ! Je la connais par cœur à force de l’arpenter ! P. P. : juste Paris tout entier, parce que je ne sais pas choisir. S. P. : le passage Courtois parce que… à votre avis ?
Si j’étais une névrose, je serais…
S. K. : la paranoïa. V. G. : j’essaie de ne pas être névrosée. P. P. : Nothing ! Jocker ! Je ne suis pas névrosée et c’est très bien comme ça, mis à part de la valise… faire sa valise ! S. P. : l’impatience parce que… ça urge, non ?
Si j’étais une addiction, je serais…
S. K. : la famille. V. G. : le Coca Zéro, parce qu’il y a des bulles. P. P. : le chocolat parce que c’est comme ça… le chocolat me rend gaga ! S. P. : « mon Dieu » ! une addiction, vous n’y pensez pas ? Ce serait pêcher !
Si j’étais un juron, je serais…
S. K. : « putain ! » V. G. : je ne jure jamais ! P. P. : « Purée de nouille », parce que c’est comme ça, c’est mon juron ! S. P. : « Mon Dieu ! » parce qu’une bonne sœur carmélite reste dans la bonne mesure !
Si j’étais un type de pâtes, je serais
S. K. : spaghetti carbonara, parce que je les fais plutôt bien. V. G. : une coquillette, parce que c’est vite cuit ! P. P. : les raviolis, parce que ma grand-mère italienne me faisait souvent des raviolis. S. P. : les farfalles ou les pâtes alphabet parce que tous les enfants font un jour une « mise en espace » d’enfer dans et autour de leurs assiettes et que c’est indiscutablement de l’art…
Un grand merci à elle quatre pour leur collaboration !
NOUVELLE PRODUCTION Jérémie Rhorer direction | Olivier Py mise en scène | Pierre-André Weitz décors et costumes | Bertrand Killy lumières Avec Sophie Koch (Mère Marie de l’Incarnation) | Patricia Petibon (Blanche de La Force) | Véronique Gens (Madame Lidoine) | Sandrine Piau Soeur (Constance de Saint Denis) | Rosalind Plowright (Madame de Croissy) | Topi Lehtipuu (Le Chevalier de La Force) | Philippe Rouillon (Le Marquis de La Force) | Annie Vavrille (Mère Jeanne de l’Enfant Jésus) | Sophie Pondjiclis (Soeur Mathilde) | François Piolino (Le Père confesseur du couvent) | Jérémy Duffau (Le premier commissaire) | Yuri Kissin (Le second commissaire, un officier) | Matthieu Lécroart (Le geôlier) Philharmonia Orchestra | Chœur du Théâtre des Champs-Elysées DU 10 AU 21 DÉCEMBRE 2013